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samedi 7 juin 2014

Genèse d'un roman à venir...

Je me rends compte que je ne vous ai jamais vraiment parlé de la genèse de Rédemption. Pour ceux qui me suivent ou me connaissent, et pour ceux qui l'ignorent, Rédemption est donc mon roman - toujours en cours d'écriture - qui paraître l'an prochain aux Editions du Riez. Et je leur dis merci. Mille fois.

Ça, j'en avais déjà parlé en vous montrant même des photos de la signature, grande étape dans mon plus que modeste parcours. 

Ce dont je n'avais point parlé, c'est comment j'y suis venue et pourquoi j'ai plongé dans ce récit, dans cette époque, dans cette page sombre de notre histoire mondiale et, surtout, de notre histoire belge.

Tout d'abord, l'inspiration m'est venue d'une photo. La photo d'une vieille résidence à l'abandon, située dans la région de Namur, près de Houyet et de Celles.









J'en profite pour remercier Gregory Evrard de m'avoir autorisé à utiliser ses photos pour m'inspirer. Et même si elles figurent sur son site Urbex, je tenais à le lui demander personnellement. Le mérite lui revient.

Cela dit, c'est grâce à l'une de ces photos que j'ai eu le déclic.

Je ne peux pas non plus oublier de mentionner Xavier qui m'en a parlé aussi (Xavier est une grenouille et il se trouve que lui s'est déjà rendu sur place !). Il a même contribué à ce récit en partageant ses motivations, son ressenti avec moi. Autant dire que ce fut précieux pour la crédibilité de l'un de mes personnages et j'espère que le rendu sera cohérent.

L'inspiration peut être une sale bête parfois. En l'occurrence, moi, l'image m'a chamboulée tout de suite. Et en faisant des recherches sur le Château Miranda, j'ai appris que le bâtiment avait été occupé par les Allemands durant la seconde guerre mondiale. Ainsi m'est venue l'idée d'écrire sur cette période très précise. 

Pour éviter de transposer l'histoire dans un autre lieu, j'ai joué la carte du réalisme à fond et entreprit de raconter une partie de l'histoire de mon pays. Une page très sombre et douloureuse. La Bataille des Ardennes. L'ultime offensive des troupes allemandes durant laquelle le peuple belge a souffert énormément, a du affronter la souffrance et la cruauté. Une courte période durant laquelle des exactions, des massacres ont été commis : soldats, résistants, civils... L'horreur dans toute sa splendeur.

Cindy Van Wilder en parlait il y a peu sur son profil FB. Dans le cadre de son mémoire, elle travaillait sur des échanges de lettres entre des soldats américains/écossais et un couple d'auteurs belges, qui avaient lié connaissance durant la bataille des Ardennes. 
Cindy a effectué des recherches pour en apprendre plus sur leurs auteurs et elle a reçu des réponses, parfois très émouvantes. Pour d'autres, silence radio. 
Après plusieurs années donc, elle a reçu un mail de la part de la fille d'un des soldats. L'émotion l'a envahie. Et je la comprends. Faire un bon en arrière, dans une période aussi trouble, aussi difficile, en pleines commémorations. Quel chamboulement ! 

C'est pour ça que j'écris ce livre. Pour ne pas oublier. Parce que lorsque je regarde un reportage sur la seconde guerre mondiale ou la Grande guerre, je ne peux m'empêcher de ressentir la détresse, l'émotion, le désespoir, la douleur dans ma chair. Je vis les événements, je les ressens au plus profond de mon être.
J'ai toujours été passionnée par les films de guerre, non pas par tendance morbide, non mais par passion de la mémoire. Parce que l'atrocité ne devrait jamais se reproduire, parce que je continue de croire que l'être humain ne peut pas être foncièrement mauvais. Sans doute la liste de Schindler ou encore le jour le plus long n'y sont pas étrangers. Ou même Il faut sauver le soldat Ryan. Ou tant d'autres livres, témoignages de résistants ou de rescapés des camps de concentration. Tous ces gens morts aux combats, qu'ils aient été volontaires pour assurer notre liberté ou victimes collatérales, voilà pourquoi j'écris Rédemption. 

Rédemption s'est imposé à moi et je l'explique difficilement. J'ai toujours su qu'un jour, j'écrirais une histoire qui avait pour contexte la guerre. Tout comme j'ai toujours su que j'écrirais une histoire qui se déroulerait en Égypte. 

Je l'écris pour moi, mais aussi pour eux. Parce que je le ressens, parce que je le dois. 

Les commémorations me chamboulent encore plus aujourd'hui. Et ça me rappelle pourquoi j'écris Rédemption. Pourquoi je me suis sentie inspirée, transcendée, émue, touchée, piquée au vif et dans ma chair par cette page douloureuse de notre histoire belge mais pas seulement. Par tous ces soldats, ces femmes, ces enfants, victime de la folie des hommes, d'un en particulier certes, mais parfois aussi de l'ignorance et de l'incompréhension de l'autre. De la peur aussi.

Alors j'écris. Je continue. Je tiens bon.
C'est leur courage qui m'habite aujourd'hui.

Et bientôt, j'aurai terminé.

5 commentaires:

  1. Magnifique article, quel beau devoir de mémoire...

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  2. La photo du château est magnifique et je comprends pourquoi elle t'a inspiré. Je ne connais pas l'histoire de Rédemption, mais en sachant maintenant que ça parle de la bataille des Ardennes, ça m'intrigue énormément. Je suis originaire des Ardennes françaises et ma région a été lourdement touchée par les guerres successives des derniers siècles, je connais donc bien le sujet. Je vais guetter avec intérêt la sortie de ton livre.
    Merci d'avoir partagé ce moment d'écriture et de réflexion.

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    1. Ici, c'est plutôt le versant belge que j'aborde mais je me suis beaucoup documentée dessus et je n'ai pas encore terminé d'ailleurs (je continue de lire en même temps, histoire de coller au maximum à ce qui est réaliste dans les faits, même s'ils prendront une tournure différente, j'essaie de jouer sur le réalisme des lieux, des faits).
      Le château est magnifique. Je compte bien me rendre dans la région début juillet, histoire de m'assurer que les détails géo collent aussi ^^
      Et merci pour ton passage <3

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