vendredi 13 juin 2014

[Interview] Sur le grill avec Charlotte Bousquet

Le grill est de retour !
 
Sur le fauteuil, aujourd'hui, quelqu'un que j'apprécie tant pour l'aspect écriture que personnel.
Je vous invite donc à découvrir mon entretien avec Charlotte Bousquet !
 
 
 
 
C'est parti !
 
 
Bonjour Charlotte ! Bienvenue sur mon blog !
 
Bonjour Bérengère !
 
Question rituelle pour tous les auteurs qui prennent place sur mon divan. Charlotte, qui es-tu ?
 
Je suis une auteure... ^^ J’écris aussi bien pour les adultes que pour les adolescents, et comme j’adore  explorer de nouveaux horizons, je diversifie les genres et styles de mes publications : thriller, fantasy, bd, polar, documentaire, littérature « blanche », etc.
 
Tu es une auteure que l’on pourrait qualifier d’engagée, qui n’a pas peur de s’investir et de parler de problématiques diverses. Qu’est-ce qui t’inspire et te motive pour écrire ?
 
Tout. Tout ce qui m’entoure, tout ce que je lis, les discussions, les séries, les jeux de rôles, les thèmes et causes qui me tiennent à cœur, les peintures, la musique…  Quant à ce qui me motive ? Eh bien, j’aime écrire, et j’ai la chance d’en avoir fait mon métier. Ce qui n’est déjà pas mal, comme motivation…
 
La question animale semble tenir une place assez importante que ce soit dans tes écrits ou dans la vie en générale. Je pense notamment aux chevaux entre autre ou encore à plusieurs de tes articles sur ton blog. Partager tes passions avec le lecteur, est-ce un objectif en soi, une envie, un besoin ?
 
Une envie, une nécessité, même si je suis bien consciente que ce que j’écris n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. La terre ne nous appartient pas, nous ne sommes que de passage, ici. Nous devrions respecter  la faune et l’environnement. Malheureusement, ce n’est pas le cas – au point que l’homme est responsable de la sixième vague d’extinction des espèces. Les ours polaires voient leur habitat se réduire dramatiquement, les tigres de l’Amour ont pratiquement disparu, et je ne parle ici que des espèces « emblématiques ». Quant aux chevaux… C’est une longue histoire. Une histoire d’amour, d’apprentissage, d’erreurs, de remises en question, d’amour encore et toujours, de partage. Plus j’avance dans la pratique de l’équitation, moins j’ai de certitudes, et c’est génial… Les chevaux sont des êtres magnifiques, de véritables éponges émotionnelles et de merveilleux thérapeutes. Je finalise d’ailleurs, en ce moment, la direction d’une anthologie sur la relation cheval/homme, dont les droits seront reversés à l’association Cheval vie. 
 
De même, tu t’es également investie dans l’anthologie Cœurs de loups que tu co-dirigeais avec Valérie Lawson ou encore publié « Le dernier ours ». Je pense également à RougeTagada qui aborde l’adolescence et l’évocation du désir notamment. C’est important pour toi de ne pas rester dans un même registre ?
On passe d’un registre à l’autre, en effet ! ^^
 
Cœurs de loups, comme le dernier ours, font écho à ce que je te disais à propos de la nécessaire protection des espèces.
 
Rouge tagada, effectivement, n’a rien à voir (quoi qu’il s’agisse encore et toujours du rapport à l’autre !). Mais oui, tu as raison, je n’aime pas l’idée de me cantonner à un seul genre littéraire. L’écriture est un voyage dans l’imagination… Pourquoi se contenter d’une seule destination ?
 
Aborder de tels thèmes, aussi diversifiés, dans tes ouvrages et défendre en quelque sorte l’ouverture d’esprit semble s’imposer comme une évidence quand on te lit. Parler des difficultés du quotidien, de la réalité même dans la fiction, c’est essentiel pour toi ?
 
Mon point de départ est l’individu, en tant que personne sensible et singulière. Un individu que je ne cesse d’interroger dans son rapport à lui-même, à l’autre et au monde. Déformation de philosophe, sans doute, mais je crois que c’est une constante, dans chacun de mes romans… Alors, évidemment, il y a du réel dans les histoires que j’écris, même quand elles sont fantastiques. Ainsi, Lune, l’héroïne de mon dernier roman, a le don de voyager dans les tableaux, parce qu’elle est faite de « peinture et de sang », mais c’est aussi une adolescente qui vit au quotidien l’irruption d’un beau-père violent dans son existence.
 
Il y a peu, le brillant blog Comment tu t’habilles te recevait pour parler notamment de Précieuses… pasridicules. Encore là un sujet d’importance, un livre-perle qui traite de la femme avec beaucoup d’intelligence et de cohérence. N’est-il pas effrayant de devoir encore rédiger des ouvrages de ce genre à l’heure actuelle quand on voit à quel point la société régresse ?
 
Ah ne m’en parle pas ! Précieuses, pas ridicules, c’était ne te trompe pas, une partie de plaisir avant tout : en faisant des recherches pour ce documentaires, j’ai découvert notamment plein d’artistes dont je n’ai pu parler (mais je me suis rattrapée par la suite)… et j’ai rencontré Stéphanie Rubini, avec qui je collabore maintenant sur des bandes-dessinées. Mais sinon, oui, bien sûr ! Quand je pense qu’ils vont interdire l’IVG en Espagne ! Et qu’ici, on crie au scandale à la moindre évocation du genre ! Et qu’on doit se battre pour avoir le droit de se balader dans la rue sans être emm…, expliquer encore et encore que le viol est un crime, non, les victimes ne l’ont pas « cherché », etc. On vit dans une société de plus en plus puritaine, un puritanisme bling bling et nauséabond plébiscité par les média… Une manière comme une autre de détourner l’attention du public des vraies questions de fond ?
 
Tu vas régulièrement à la rencontre des lecteurs, en salons par exemple ou dans les collèges ou lycées. Tu le décris d’ailleurs comme quelque chose qui te met de bonne humeur. En quoi est-ce important pour toi ?
 
Parce que ce sont des rencontres, justement. Parce que, au-delà du jeu des questions posées, tu découvres de belles personnes. Et de réels talents. Je pense ici à certains élèves qui ont participé à des ateliers écriture, à une jeune fille qui a mis en images le dernier ours, et plus récemment, à un ado de 4ème qui m’a fait lire ses slams et m’a complètement bluffée.
De telles rencontres donnent envie de continuer à écrire !
  
Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
 
Une fresque, je crois que je peux l’appeler comme ça, sur le destin de trois jeunes femmes entre 1912 et 1920, à Paris. Rendu du texte mi-septembre, sortie chez Gulf Stream en novembre 2015.
 
Dernière question rituelle et incontournable que je pose à chaque invité : quels conseils donnerais-tu à un jeune auteur qui se lance ?
 
Avoir les reins solides, le cœur bien accroché, et un mental de résistant.
Travailler, encore et toujours.
 
Et, pour les auteurs de fantasy/ fantastique, d’aller faire un tour du côté de Cocyclics, une super association fondée sur l’échange, qui aide les jeunes talents à se lancer.
 
Un immense merci pour être passée en ces lieux. Ce fut un plaisir de t’accueillir !
 
De rien !
 
 
 
 
Pour retrouver toute l'actualité de Charlotte, visitez son site ou encore son blog !
 



2 commentaires:

Merci de faire vivre ce blog ! A très bientôt !

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