Le grill est de retour !
Sur le fauteuil, aujourd'hui, quelqu'un que j'apprécie tant pour l'aspect écriture que personnel.
Je vous invite donc à découvrir mon entretien avec Charlotte Bousquet !
C'est parti !
Bonjour Charlotte !
Bienvenue sur mon blog !
Bonjour Bérengère !
Question rituelle pour tous les auteurs qui
prennent place sur mon divan. Charlotte, qui es-tu ?
Je suis une auteure... ^^ J’écris aussi
bien pour les adultes que pour les adolescents, et comme j’adore explorer de nouveaux horizons, je diversifie
les genres et styles de mes publications : thriller, fantasy, bd, polar,
documentaire, littérature « blanche », etc.
Tu es une auteure que l’on pourrait
qualifier d’engagée, qui n’a pas peur de s’investir et de parler de
problématiques diverses. Qu’est-ce qui t’inspire et te motive pour écrire ?
Tout. Tout ce qui m’entoure, tout ce que je
lis, les discussions, les séries, les jeux de rôles, les thèmes et causes qui
me tiennent à cœur, les peintures, la musique…
Quant à ce qui me motive ? Eh bien, j’aime écrire, et j’ai la
chance d’en avoir fait mon métier. Ce qui n’est déjà pas mal, comme motivation…
La question animale semble tenir une place
assez importante que ce soit dans tes écrits ou dans la vie en générale. Je
pense notamment aux chevaux entre autre ou encore à plusieurs de tes articles
sur ton blog. Partager tes passions avec le lecteur, est-ce un objectif en soi,
une envie, un besoin ?
Une envie, une nécessité, même si je suis
bien consciente que ce que j’écris n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. La
terre ne nous appartient pas, nous ne sommes que de passage, ici. Nous devrions
respecter la faune et l’environnement.
Malheureusement, ce n’est pas le cas – au point que l’homme est responsable de
la sixième vague d’extinction des espèces. Les ours polaires voient leur
habitat se réduire dramatiquement, les tigres de l’Amour ont pratiquement
disparu, et je ne parle ici que des espèces « emblématiques ». Quant
aux chevaux… C’est une longue histoire. Une histoire d’amour, d’apprentissage,
d’erreurs, de remises en question, d’amour encore et toujours, de partage. Plus
j’avance dans la pratique de l’équitation, moins j’ai de certitudes, et c’est
génial… Les chevaux sont des êtres magnifiques, de véritables éponges
émotionnelles et de merveilleux thérapeutes. Je finalise d’ailleurs, en ce
moment, la direction d’une anthologie sur la relation cheval/homme, dont les
droits seront reversés à l’association Cheval vie.
De même, tu t’es également investie dans l’anthologie
Cœurs de loups que tu co-dirigeais avec Valérie Lawson ou encore
publié « Le dernier ours ». Je pense également à RougeTagada qui aborde l’adolescence et l’évocation du désir notamment. C’est
important pour toi de ne pas rester dans un même registre ?
On passe d’un registre à l’autre,
en effet ! ^^
Cœurs de loups, comme le dernier
ours, font écho à ce que je te disais à propos de la nécessaire protection des
espèces.
Rouge tagada, effectivement, n’a
rien à voir (quoi qu’il s’agisse encore et toujours du rapport à
l’autre !). Mais oui, tu as raison, je n’aime pas l’idée de me cantonner à
un seul genre littéraire. L’écriture est un voyage dans l’imagination… Pourquoi
se contenter d’une seule destination ?
Aborder de tels thèmes, aussi diversifiés,
dans tes ouvrages et défendre en quelque sorte l’ouverture d’esprit semble
s’imposer comme une évidence quand on te lit. Parler des difficultés du
quotidien, de la réalité même dans la fiction, c’est essentiel pour
toi ?
Mon point de départ est l’individu, en tant
que personne sensible et singulière. Un individu que je ne cesse d’interroger
dans son rapport à lui-même, à l’autre et au monde. Déformation de philosophe,
sans doute, mais je crois que c’est une constante, dans chacun de mes romans…
Alors, évidemment, il y a du réel dans les histoires que j’écris, même quand
elles sont fantastiques. Ainsi, Lune, l’héroïne de mon dernier roman, a le don
de voyager dans les tableaux, parce qu’elle est faite de « peinture et de
sang », mais c’est aussi une adolescente qui vit au quotidien l’irruption
d’un beau-père violent dans son existence.
Il y a peu, le brillant blog Comment tu t’habilles te recevait pour parler notamment de Précieuses… pasridicules. Encore là un sujet d’importance, un livre-perle qui traite de la
femme avec beaucoup d’intelligence et de cohérence. N’est-il pas effrayant de
devoir encore rédiger des ouvrages de ce genre à l’heure actuelle quand on
voit à quel point la société régresse ?
Ah ne m’en parle pas ! Précieuses, pas ridicules, c’était ne te
trompe pas, une partie de plaisir avant tout : en faisant des recherches
pour ce documentaires, j’ai découvert notamment plein d’artistes dont je n’ai
pu parler (mais je me suis rattrapée par la suite)… et j’ai rencontré Stéphanie
Rubini, avec qui je collabore maintenant sur des bandes-dessinées. Mais sinon,
oui, bien sûr ! Quand je pense qu’ils vont interdire l’IVG en
Espagne ! Et qu’ici, on crie au scandale à la moindre évocation du
genre ! Et qu’on doit se battre pour avoir le droit de se balader dans la
rue sans être emm…, expliquer encore et encore que le viol est un crime, non,
les victimes ne l’ont pas « cherché », etc. On vit dans une société
de plus en plus puritaine, un puritanisme bling bling et nauséabond plébiscité
par les média… Une manière comme une autre de détourner l’attention du public
des vraies questions de fond ?
Tu vas régulièrement à la rencontre des
lecteurs, en salons par exemple ou dans les collèges ou lycées. Tu le décris
d’ailleurs comme quelque chose qui te met de bonne humeur. En quoi est-ce
important pour toi ?
Parce que ce sont des rencontres,
justement. Parce que, au-delà du jeu des questions posées, tu découvres de
belles personnes. Et de réels talents. Je pense ici à certains élèves qui ont
participé à des ateliers écriture, à une jeune fille qui a mis en images le
dernier ours, et plus récemment, à un ado de 4ème qui m’a fait lire
ses slams et m’a complètement bluffée.
De telles rencontres donnent envie de
continuer à écrire !
Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Une fresque, je crois que je peux l’appeler
comme ça, sur le destin de trois jeunes femmes entre 1912 et 1920, à Paris.
Rendu du texte mi-septembre, sortie chez Gulf Stream en novembre 2015.
Dernière question rituelle et incontournable
que je pose à chaque invité : quels conseils donnerais-tu à un jeune
auteur qui se lance ?
Avoir les reins solides, le cœur bien
accroché, et un mental de résistant.
Travailler, encore et toujours.
Et, pour les auteurs de fantasy/
fantastique, d’aller faire un tour du côté de Cocyclics, une super association
fondée sur l’échange, qui aide les jeunes talents à se lancer.
Un immense merci pour être passée en ces
lieux. Ce fut un plaisir de t’accueillir !
De rien !
Très chouette interview, sans langue de bois, merci !
RépondreSupprimerRavie qu'elle t'ait plu !
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