Ecrire est une vaste entreprise. Et comme toute discipline, chacun y va de son bon conseil (ou non), chacun propose sa bible - si tant est que l'on puisse vraiment les appeler ainsi - et chacun se fend de l'une ou l'autre liste sur ce qu'il convient ou non de faire.
Je ne l'avais pas encore fait. Avec ce post, la chose sera réglée.
En bonne novice, habité par une humilité débordante, un total manque de confiance en soi et parfois même un dénigrement de ce que j'écris, j'ai rédigé une liste. Non-exhaustive et bien entendu, adaptable, réformable, supprimable et évolutive !
Certains items ont sans doute déjà été utilisés, proposés, je tâcherai de montrer leur mise en pratique !
1. Auteur, tu te considéreras.
Cela ne vient de nulle part. C'est ce qui m'a été dit. Avant même que je ne signe mon premier contrat d'édition.
J'ai toujours considéré que j'étais une apprentie, une personne dénuée de talent scribouillard. Ce n'est pas faute d'avoir quand même publié des choses : des poèmes, des textes courts, une nouvelle. Néanmoins, je ne m'étais jamais considérée comme une auteure à part entière mais comme une apprentie. Grossière erreur.
Considérer que l'on est un apprenti consent à rester dans le bas du panier. Je m'explique.
En sous-entendant que l'on est apprenti durant longtemps, on n'évolue pas. On reste cantonné dans des sentiments pessimistes voire négatifs à son propre égard. C'est mauvais pour l'imagination et pour l'évolution personnelle.
De fait, on se convint que finalement, on n'est pas un auteur. Soit parce qu'on a écrit pas de romans, comme certains l'affirment, ou parce que les contrats ne s'entassent pas à la pelle dans notre BAL. Qu'importe.
On ne naît pas auteur, on le devient mais c'est avant tout soi-même qu'il faut convaincre.
Aujourd'hui, je me considère enfin comme auteur.
Mais attention, se considérer auteur ne signifie en aucun cas que l'on sait tout. On ne sait pas grand-chose non plus, disons que l'on continue d'apprendre.
Enfin, c'est mon cas.
Je considère que je suis auteur, oui, mais en devenir. J'évolue et je continue d'apprendre sur mon style, ma plume, les genres que j'affectionne, ce avec quoi je me sens le mieux dans l'écriture et sur moi-même également.
2. Ecrire, tu devras.
Non, sans blague ? M'aurait-on menti ?
Non.
Pour écrire, il faut écrire. Souvent. Régulièrement.
Bien entendu, pour ma part, écrire ça signifie surtout ne pas me limiter à un genre bien particulier mais parfois écrire plutôt de la science-fiction, du réalisme, des haïkus, des poèmes ou encore de la romance, texte court ou long.
Je ne suis sans doute pas non plus maîtresse en la matière mais ça a au moins le don de me changer l'esprit et de varier les plaisirs.
Il faut avouer que lorsqu'on n'écrit pas durant un long laps de temps, c'est comme le vélo. Il faut longtemps pour s'y remettre. Ca revient la plupart du temps mais parfois, il arrive que le blocage soit plus long et difficile pour l'auteur.
J'essaie d'appliquer ce mantra tous les jours mais avec le quotidien prenant de working mum, c'est pas évident ! Du coup, rendez-vous au point 3.
3. De ne pas écrire, tu ne culpabiliseras pas !
3. De ne pas écrire, tu ne culpabiliseras pas !
Avant, je culpabilisais de ne pas écrire. Je l'ai même dit sur le blog de Vestrit. Mais ça, c'était avant.
Depuis un petit passage à vide, j'ai constaté que bien souvent, si on n'écrit pas, c'est pour une bonne raison. Et que cela ne sert à rien de s'entêter. On en devient contre-productif et dans mon cas précis, j'écris de la merde, soyons honnête.
Du coup, je pars du postulat que l'on écrit quand on le sent, bien entendu avec une certaine rigueur mais si mon quotidien m'empêche pour une raison x ou y d'écrire, je ne m'en rends pas malade.
Mieux vaut attendre d'être à pleine puissance mentale et psychologique pour écrire dans de meilleurs conditions et donc, être plus efficace.
4. Des guides d'écriture tu compulseras mais ton propre cheminement tu trouveras !
Il n'y a pas de méthode ultime, imparable ou encore le guide parfait. En revanche, il y a des livres importants qui distillent des conseils judicieux mais aussi de bonnes pistes pour une intrigue cohérente.
Cela ne signifie pas qu'il faille tous les lire dans le détail mais s'en imprégner, en feuilleter, ne serait-ce que pour prendre connaissance de ce qui a été fait et de ce que d'autres conseillent. Il existe aussi, outre les guides, des articles de blogs publiés par de grands auteurs aux jeunes qui se lancent ou qui sont dans le circuit et qui glanent encore quelques bonnes infos.
Ainsi, je ne peux que vous conseiller de lire les bons mots de Stephen King ou de Robin Hobb qui donnent de précieux conseils ou des mises en garde bienveillantes.
Sinon, bien entendu, je citerai Lavandier, Card et Truby pour vous y aider.
Un autre exemple fort utile est la méthode dite des flocons. Bien utile pour préparer son projet avant ou même faire le point en cours d'écriture !
En ce qui concerne le cheminement, c'est vraiment très personnel. On peut se baser sur les ouvrages cités ci-dessus ou encore les conseils de grands noms mais rien ne vaut mieux que ses propres conclusions, évolutives aussi en fonction des difficultés que l'on rencontre dans le processus d'écriture. Je crois que chacun doit trouver SA méthode, SON processus et SON mode de fonctionnement sans pour autant rester figé dans un seul mais faire du mieux qu'il peut pour servir son récit.
5. Jamais de toi tu ne douteras !
C'est le nerf de la guerre, la confiance en soi. Ce n'est pas évident de comprendre qu'on peut passer par des périodes de creux sans pour autant que cela mène au désastre.
Le cataclysme de l'écriture, c'est croire que l'on ne fait rien de bon. En toute circonstance.
C'est archi-faux.
On peut écrire de la merde, oui, c'est vrai. Mais on peut se révéler aussi. Et là, quel bonheur de découvrir que l'on peut écrire quelque chose qui plait !
Cela m'est arrivé et le plaisir ressenti est incommensurable. On explose, on a envie de mordre dans la pomme à pleines dents.
Et vous pouvez me croire, je n'ai pas une confiance en moi très développée mais j'ai appris à apprécier ce que j'écris et même à trouver des choses intéressantes dans mes textes. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer. C'est une boutade bien entendu et je ne voudrais pas paraître présomptueuse ! Après avoir souvent cru que je n'y arriverais jamais, surtout après avoir essuyé des tas de refus et en essuyant encore pour l'un de mes textes, on évolue et quand la chance se présente enfin, on y croit un peu plus. Donc, ne jamais baisser les bras, continuer, s'acharner et surtout... y croire ! Croire en soi !
6. Lire beaucoup tu devras !
Cela ouvre l'esprit, cela accroit notre vocabulaire, cela nous offre aussi une diversité non-négligeable en terme de pluridisciplinarité. On peut lire des ouvrages théoriques mais n'oublions pas non le plaisir de lire de tout et rien. De tous les genres, de tous les styles et même en langues étrangères si possible !
Plus on écrit, plus on reste attentif aussi à ce qui fonctionne, ce qui se fait, ce qui suscite l'engouement ou le désintérêt. Et cela permet aussi de déouvrir de nouveaux talents, de redevenir un simple lecteur aussi !
7. Jamais les bras tu ne baisseras et t'accrocher tu devras !
C'est une évidence mais ce n'est pas toujours évident à appliquer à soi. Bien souvent, on le conseille aux autres mais personnellement, ce n'est pas clair. C'est même plus que nébuleux. On applique peu souvent avec efficacité aux conseils que l'on dispense aux autres !
J'ai connu des phases de creux, j'ai cru à un moment que je n'écrirais jamais quelque chose de bien et puis, j'ai eu de bons avis, encourageants, qui m'ont aidé à me recentrer correctement et surtout à me lancer sans crainte de ne pas réussir car finalement, c'est toujours aléatoire. On plait ou on ne plait pas. Ainsi va la vie ! Mais il ne faut pas baisser les bras et renoncer ! Il faut y croire, et peu importe le temps que ça prendra ou si cela ne fonctionnera qu'une fois, mais au moins, on aura tout donné et on y aura cru !
Je ne vais pas vous ressortir le couplet de la grammaire, de l'orthographe, des arcs de scénarisation de son récit. Ce n'est pas vraiment le but de cet article qui se veut plus orienté rapport à l'écriture et surtout, je crois que le conseil ultime reste d'y croire et de continuer le combat !
Merci pour ce petit article qui résume très bien je pense l'attitude à adopter quand on écrit mais qu'on n'a pas confiance ;)
RépondreSupprimerTu parles de Robin Hobb pour ses conseils en écriture, j'aimerais savoir s'il s'agit d'une référence particulière (aurait-elle elle aussi publié un "Écrire" ?) ou d'interviews et autres interventions (lettres, articles) glanés sur le net ?
Merci Anaïs !
RépondreSupprimerPour robin Hobb, non pas que je sache. Je la suis sur Facebook et elle poste souvent des conseils ou des réflexions qu'elle se fait sur l'écriture. Vraiment intéressant !