Titre : Madame Diogène
Auteur : Aurélien Delsaut
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 144
Quatrième de couverture :
Madame Diogène ne vit pas dans un tonneau mais dans un appartement transformé en terrier. Elle y a accumulé au fil du temps des tombereaux d'immondices dont les remugles ont alerté les voisins. Elle n'en a cure, elle règne sur son domaine, observe le monde de sa fenêtre, en guette l'effondrement et le chaos. Elle sait qu'autre chose se prépare.
Plongée vertigineuse dans la folie, analyse minutieuse de la solitude radicale, ce premier roman d'Aurélien Delsaux explore avec une force et une maîtrise étonnantes un territoire aussi hallucinant qu'insoupçonné.
Mon avis :
J'ignorais ce qu'était le syndrome de Diogène. A vrai dire, même si je connaissais quelque peu l'histoire de Diogène, j'ignorais qu'un syndrome portait ce nom. Mon manque de connaissance en la matière comblé, je peux enfin rédiger ma chronique sur ce roman.
Premier constat flagrant : je ne saurais dire si j'ai aimé ou non. Je suis encore en train de me poser la question. Toutefois, je dois admettre que si ce syndrome aborde bien le syndrome précité, il en a aussi toutes les composantes.
Dès le premier chapitre, on bascule dans cette folie de Madame Diogène. Avec elle, malgré notre réticence à découvrir cet univers dégoûtant voire même - et de très loin - particulièrement répugnant, on ne peut s'empêcher de lire la suite et de découvrir ce qui se trame dans son esprit, dans son Moi, dans ce quotidien de solitude, et pourtant. Seule, elle l'est mais pas totalement. Du moins, dans sa tête, elle ne l'est pas vraiment tant la maladie mentale s'est emparée d'elle à tel point que parfois, on ressent même cette pathologie se développer dans ses réactions de vie quotidienne. Je pense notamment à sa recherche de son chat, traduction effective de cette gangrène mentale dont elle est victime.
La plume d'Aurélien Delsaut est agréable, ciselée et je trouve, pour ce récit, particulièrement adéquate. Elle traduit d'ailleurs à mon sens à merveille cette "maladie", cette négligence, cette absence de conscience et de conscientisation dont Madame Diogène souffre.
Plusieurs fois j'ai eu envie de reposer le livre, non pas parce que je n'aimais pas mais plutôt par dégoût. Ce qui me fait penser en fin de compte qu'en quelque sorte, l'objectif est atteint. Le but du récit pour moi étant de montrer à quel point un esprit malade peut basculer dans cette grandiloquente déchéance mentale. Et c'est là tout le brio du récit, transcrire à ce point avec justesse la manière ce dont souffre cette femme. A ce niveau, nul doute que l'objectif est atteint. Et cela alors que le récit se veut très court, mais particulièrement vif et allant tout droit au but.
Un regret cependant à noter. La fin m'a laissé sur ma fin. Oui, elle se dessine, s'esquisse mais pas assez à mon goût (bien entendu, c'est tout personnel).
Le mot de la fin pour Babélio et Albin Michel grâce à qui j'ai pu découvrir ce récit suite au précédent Masse critique (dont le prochain cru est demain !). Je les remercie donc pour cette opportunité et je vous encourage à découvrir cet auteur qu'il faudra avoir à l'œil !
C’est fou, je pensais que c’était une pathologie propre aux personnages âgées, je ne pensais pas qu’il s’agissait d’une maladie aussi bien documentée, c’est bien triste en tout cas :(
RépondreSupprimerTout à fait, Capitaine. C'en est même effrayant !
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