dimanche 19 mai 2013

Un adieu symbolique...

Quand on s'essaie à devenir écrivain, il y a des étapes que l'on doit franchir, de gré ou de force et parfois même à l'insu de son plein gré oserais-je dire (privote joke Inside).

Quand j'ai commencé à écrire, j'ai cru - à tort, bien évidemment - que j'avais la science infuse, que ce j'écrivais deviendrait le prochain Pulitzer (j'exagère sans doute mais pas tellement), que... bla bla bla.
Que nenni.
A vrai dire, j'en suis revenue. En faisant mes armes sur le forum de Mille Saisons, puis de CoCyclis, j'ai appris. Sur mes écrits, mais surtout sur moi.
Je n'étais qu'à la première étape de mon processus (jamais terminé, je crois, on est en perpétuelle évolution à mon sens).
Mille Saisons m'a aguerrie. A l'époque, j'ai pris une grosse claque dans la tronche par des gens expérimentés et certains qui l'étaient moins, dont le seul but était de me descendre en bonne et dûe forme. Ca m'a fait mal, ça m'a blessée. Profondément. J'ai eu envie d'arrêter. Puis, dans la foulée, j'ai atterri sur CoCy. Une belle bouffée d'air frais, même si le processus à ce stade allait s'avérer encore très long.
 
Je vais vous passer tout le chemin parcouru sur CoCy mais je dois dire qu'il a été parsemé de grandes étapes : du soutien sans faille de certaines grenouilles malgré leurs avis très tranchés sur mes écrits jusqu'à la reconnaissance de mes qualités (surprenantes, même pour moi) d'intégrité et de recul. Tout ça, je n'aurais pu y parvenir sans ces mêmes grenouilles. Tantôt par des coups de pieds au derrière, tantôt à coups de tournée de nénuphou et de discussions ô combien enrichissantes et instructives sur moi, sur ma capacité à me relever après une défaite. Et ceux-là même qui ont critiqué mon manque de syntaxe, la pauvreté de mon vocabulaire, le côté parfois brut de mon écriture ont salué l'évolution, ont trouvé des textes dans lesquels ils ont plongé avec bienveillance et joie (Merci Régis :) ), ceux-là même ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd'hui : un être imparfait avec des forces et des faiblesses qui continue d'apprendre et qui, surtout, peut enfin entendre la critique, la recevoir avec introspection, la digérer (même si elle est dure et brute) et enfin, prendre le taureau par les cornes pour s'atteler à ce qui doit être fait.
 
A ce sujet, et ce n'est pas pour rien que j'ai appelé ce message ça "Adieu symbolique", je suis venue vous parler de cet "adieu".
Ce n'est pas un adieu anodin. Je crois qu'il s'agit avant tout d'un au revoir à l'ancien moi.


 
  
Jeudi, j'ai dit au revoir à Almar, Lorelei, Maryen, Yvar, Maro'rk et cie. Sans doute pas définitivement, mais pour l'heure, ils vont trouver place dans un tiroir.
 
 
C'est un grand pas pour avoir après avoir passé l'épreuve de la soumission au cycle CoCyclis et me l'avoir vu refuser (à juste titre, soyons clairs :) ).
Ca m'a fait énormément grandir en terme d'écriture, tant dans la manière que dans le contenu.
Pour ce faire, je vais vous livrer le message que j'ai adressé à mes têtas et à l'ensemble des gens qui ont eu ce roman entre les mains, de près ou de loin.
 
C'est un peu comme une lettre que je vous adresse, vous mes chers têtas... et le collectif dans son ensemble, finalement.

Soumette mon roman a sans doute été l'épreuve la plus instructive de toute ma période cocyclienne. Je dois avouer que je n'étais pas totalement fière de moi en soumettant mais j'avais fait - je crois - le tour de ce que je pouvais faire seule. J'avais eu l'appui de grenouilles fort gentilles, qui m'ont soutenue dans les moments de doute (elles se reconnaîtront :heart: ).

Là, je suis arrivée à un stade où plusieurs choses me font réfléchir grandement. D'autres grenouilles qui ont soumis ces dernières mois ont eu un rôle dans ce cheminement, tout comme les discussions que j'ai pu avoir avec certains de vive voix, sur ce projet ou d'autres. En l'occurrence, jusqu'ici, je ne savais pas où j'allais et je retardais inconsciemment l'inévitable. Mon challenge 2013 a sans doute été un élément déclencheur aussi, une sorte de catharsis qui m'a permis d'y voir plus clair.

Force est de constater que le chantier sur le LdT est immense. Trop ? je ne sais pas. Peut-être, peut-être pas. En l'état, je constate simplement que je n'ai pas l'envie de m'y coller par manque de motivation, sans doute, mais aussi parce que je me dis que la maturité m'a frappée de son aura bienveillante. Je ne suis pas pour autant sortie d'affaire, j'ai toujours beaucoup à apprendre et je ne prétends pas écrire des bonnes choses. Ca m'arrive encore d'écrire de la merde et d'avoir envie de tout arrêter, mais contrairement à avant, j'ai envie de reprendre dans l'heure qui suit. Ca, la soumission aussi m'a fait évoluer de ce côté.

J'en suis arrivée à un stade où les conclusions se font naturellement : ce roman, ce Livre des Tempêtes, est le premier que je termine. Le premier. Le seul. Le roman de mois de travail acharnée, de réécriture complète, de coups de mou, de gifles dans la tronche au retour de lecture. Mais pourtant, ça fait un bien fou de voir qu'on a quand même un poil de potentiel, de bonnes idées à creuser et que tout ne va pas si mal malgré la montagne de remarques à assimiler et digérer.
A ce sujet, je saluerai le courage du collectif pour avoir su mettre la forme et le ton sur ce qui n'allait pas, mais surtout à la bienveillance et l'encadrement de mes têtas qui me suivent encore aujourd'hui. Sans eux, je ne serais pas parvenue à ce degré de regard neuf sur mes propres textes. Aujourd'hui, quand je relis ce que j'écris, je les entends derrière moi qui me disent, "attention à tes POV", "pense ton intrigue", "réponds à tes questions", "construis", "détaille", "donne la parole vraiment à tes personnages"... et j'ai l'impression que ça fonctionne enfin.
Je les en remercie, ils ont su me dire les choses avec sincérité, dureté (mais jamais en me cassant !) mais avec générosité aussi. Ca fait du bien au moral parce que lister ce qui ne va pas, quand il y a finalement peu de choses qui vont n'est pas une chose simple. Au contraire. Et vous l'avez fait avec justesse et je vous en suis et serai éternellement reconnaissante. :love: :heart:

Je crois qu'il est temps pour moi de dire au revoir à Almar et Lorelei pour le moment... Je ne sais pas si je reviendrai un jour à ce projet. A ce moment précis, je crois que c'était un passage obligé pour moi, pour me confronter à des avis extérieurs nombreux sur un infime passage de mon roman mais ô combien important, celui qui accroche l'œil ou le fait fuir, le début. Et même si je pouvais arriver au bout malgré tout, je me demande si cela en vaut bien la peine. J'ai peur de ne pas pouvoir sortir des travers du livre finalement, tant il me colle à la peau et au cœur. Peut-être ai-je trop mis d'émotionnel dedans :)

Voilà, je tourne la page aujourd'hui de cette aventure ô combien intéressante, instructive sur le travail d'une soumission mais aussi sur mon moi-auteur et mon moi tout court :love: . A savoir que oui, je dois continuer à bosser parce que ça en vaut la peine, parce que mon cerveau fume d'idées, parce que j'ai encore envie de me prouver à moi-même que je peux écrire un opus qui a du sens et qui peut-être un jour, trouvera son public. Et tout ça, c'est en grande partie grâce à vous mes têtas, mes bêtas chéris, ceux qui m'ont botté l'arrière-train sans détour :psycho: et qui sont encore là pour me dire "vas-y, continue, tu peux le faire" :love: :pompom:


Pour tout ça, merci :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart:


Et surtout, je continue et continuerai d'avancer. Cette aventure n'est pas un échec... que du contraire. C'est une nouvelle ère qui commence et... :fairemal:
 
 
C'est sans doute la chose que je retiendrai avec force de cette aventure... le combat. L'écriture est une passion mais aussi un combat contre soi-même, un jusqu'au-boutisme dont il faut faire preuve sans retenue. Sans concessions. L'écriture est aussi l'un des reflets de notre âme. Ce n'est pas un échec, non, c'est une étape. Et le chemin est encore long.
 
Merci à vous de me lire, merci d'être là, merci de dire ce que vous pensez, tout le temps. C'est vous qui faites évoluer ce que je suis au quotidien.
Merci.

10 commentaires:

  1. je ne connais pas le livre des tempêtes, mais ce que je sais, c'est que Le Souffleur de Rêve est prometteur, j'ai confiance en ce livre et en toi! Courage, plein de bonnes pensées <3 <3

    RépondreSupprimer
  2. J'ai suivi de près la soumission du livre des tempêtes, et je salue une fois encore ton intégrité. A 21 ans, j'ai laissé inachevé un roman dans lequel je m'étais beaucoup investi, parce que je sentais que je n'avais pas la maturité pour le terminer. Je croyais tellement en ce roman que je l'avais emporté avec moi en Jordanie lors de fouilles archéologiques non loin de Pétra. Quand j'ai pris cette triste décision, j'ai eu le sentiment d'abandonner un enfant... Au final, ce fut un bon choix car plus tard il y a eu les Pirates de l'Escroc-Griffe et Cocyclics. Depuis quelques mois, j'envisage de reprendre cet ancien projet, mais en repartant de zéro ! Tout ça pour dire que tu es une vraie écrivain, il n'y a pas de doutes là-dessus, car tu as affronté avec beaucoup de cran cette épreuve. Je suis sûr que ton challenge va te permettre de franchir un nouveau palier, je le pense sincèrement.

    Affectueusement,

    Syco

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci mon Capitaine ! Tes mots me touchent beaucoup ! <3

      Supprimer
  3. Bonjour,
    Je ne te connais pas, ne suis pas sur CoCyclics et je ne connais pas ton roman, mais je sais ce que c'est que de dire adieu à un projet auquel on tient. Prendre cette décision relève d'un grand courage. Tu passes à un nouveau stade, et même si c'est douloureux, toute l'expérience que tu as acquise au cours de ce travail t'aidera forcément dans le futur.
    Je te souhaite du courage pour la suite. Il ne faut jamais renoncer à ses rêves.

    RépondreSupprimer
  4. Tes mots sont d'une grande sagesse, Earane, et c'est une décision courageuse que tu prends là. Il est certain que cette soumission et toute la réflexion que tu as mené autour sur ton processus d'écriture ont participé à te faire grandir et avancer (j'en veux pour preuve ton challenge 2013^^). Je pense que tu peux être très fière de toi et du chemin qui ne fait que commencer. Avec beaucoup de petits coeurs et de pious. <3 Siècle.

    RépondreSupprimer
  5. Plein de pensées pour toi Earane. Ne cesse pas de grandir !!!

    RépondreSupprimer

Merci de faire vivre ce blog ! A très bientôt !

Mes livres sur Babelio.com